« Tout le monde a du génie. Mais si vous jugez un poisson à sa capacité de grimper à un arbre, il vivra toute sa vie en croyant qu’il est stupide ». Cette citation vous est peut-être familière. On l’attribue à tort à Albert Einstein, mais son origine n’a pas tant d’importance. Ce qui compte, c’est qu’elle permet de comprendre les effets néfastes de la comparaison avec les autres.
Les poissons nagent
Tout comme il est naturel aux poissons de nager, il est inné chez les humains de faire des comparaisons. D’après la théorie de la comparaison sociale, notre besoin de nous jauger par rapport à notre entourage découlerait de la nécessité évolutive d’évaluer les menaces pour nous protéger. Cela dit, bien que notre besoin de nous comparer soit normal en théorie, les méthodes de comparaison que nous appliquons peuvent poser problème — surtout à l’ère des médias sociaux.
L’eau n’est pas toujours plus bleue…
Lorsque vous ne vous sentez pas à la hauteur parce que vous voyez toutes les choses impressionnantes et fascinantes que vit votre entourage, prenez un moment pour voir au-delà des apparences. Nous nous ouvrons tous davantage sur les aspects de notre vie qui nous réjouissent ou dont nous sommes fiers. On peut comprendre l’engouement pour le mouvement « Instagram vs réalité » : nous ne voyons généralement que des choses impeccables, souvent des images retouchées dont on a supprimé toute imperfection, et le fait qu’on nous présente des fragments parfaits comme s’il s’agissait du tableau complet crée des attentes irréalistes.
Sans compter que l’on tend à être plus aimable envers les autres qu’envers soi-même. Si vous vous sentez mal dans votre peau, n’oubliez pas qu’il y a de fortes chances que des personnes se soient déjà comparées à vous et aient trouvé qu’elles n’étaient pas à votre niveau. Chacun a ses propres difficultés et la plupart d’entre elles nous échappent.
Un nouveau courant de pensée
Il faut éviter de se comparer à des versions idéalisées et inatteignables des autres — les poissons grimpeurs d’arbres, par exemple — mais, surtout, ne jamais utiliser les autres comme point de référence. Envisagez la question ainsi : le poisson rouge et la raie manta sont tous deux des poissons, mais on ne s’attend pas à ce qu’ils aient la même apparence, le même comportement, ni le même habitat. Votre vie ne sera jamais identique à celle d’une autre personne; vous ne devriez donc pas consacrer votre temps et votre énergie à faire comme si c’était le cas.
Les conseils suivants peuvent vous aider à résister au piège de la comparaison :
- Ayez de la compassion. Évitez la négativité envers vous-même en vous témoignant de la compassion; notamment, traitez-vous avec bonté en reconnaissant que vous êtes un être humain (ce qui comporte son lot de maladresses) et en faisant attention à la façon dont vous envisagez vos difficultés et vos points faibles pour ne pas vous laisser submerger.
- Concentrez-vous sur vous. Au lieu d’évaluer votre valeur par rapport à d’autres personnes, mesurez-vous à vous-même. Réfléchissez à vos succès, à la personne que vous êtes devenue au fil du temps et à ce que vous espérez encore accomplir. Cherchez à vous améliorer en vous basant sur ce que vous voulez vraiment et non sur la façon dont les autres vous font vous sentir.
- Faites preuve de curiosité. Vous pouvez vous servir des autres pour vous inspirer, en recadrant vos manières de penser et en abordant les différences en faisant preuve de curiosité plutôt que de jugement. Demandez-vous comment vous pouvez tirer parti de la sagesse et de l’expérience de votre entourage et appliquez ce nouveau savoir dans votre vie.
La prochaine fois que vous sentirez le besoin de vous comparer, ne mordez pas à l’hameçon! Rappelez-vous d’où vous vient ce sentiment, appliquez les stratégies qui vous sont proposées ci-dessus et sachez que de l’aide vous est offerte si vous avez besoin d’un coup de pouce.