Dire oui à tout : le revers de la médaille

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On nous encourage à prendre volontiers les nouveaux projets et les engagements au travail. N’est-ce pas là un signe d’enthousiasme et d’ambition? Mais on oublie le revers de la médaille : toujours dire oui c’est dire non à autre chose.

Le constat semble évident. Quand on accepte de faire quelque chose, on fait le choix de passer du temps à une tâche précise. Si le temps est une ressource limitée, il convient de réfléchir à ses choix.

On dira oui au travail pour plusieurs raisons, et ce, même s’il valait mieux dire non. C’est peut-être à cause d’une pression qui s’exerce sur vous, ou bien qu’un refus risque de nuire à votre carrière ou à une relation d’affaires. On peut être incapable de laisser tomber l’autre ou avoir l’habitude d’accepter toute demande raisonnable sans trop y penser.

Si l’on accepte trop de travail, on néglige probablement d’autres choses importantes. D’autres priorités, comme la vie personnelle et la santé, ont aussi besoin de temps. En menant trop de projets de front, votre productivité sera la première touchée.

Posez-vous la question

Avant de dire oui, posez-vous la question suivante : « Si je dis oui cette fois-ci, à quoi dis-je non? »

La réponse n’est pas toujours facile. En essayant de faire progresser sa carrière pour soutenir sa famille, on tend à accepter des mandats additionnels et d’exécuter des heures supplémentaires —, et ce, même s’il faut passer moins de temps avec sa famille et user l’énergie nécessaire pour conforter ses proches.

En prenant l’habitude de réfléchir avant de dire oui, on peut faire des choix plus éclairés, négocier des compromis acceptables et gérer l’ordre des priorités. Si l’échéance d’un mandat nous oblige à travailler tard pendant quelques semaines, par exemple, une fois qu’il est terminé, nous pouvons nous reposer et passer du temps seul avec notre partenaire et nos enfants.

Apprendre à dire non

N’hésitez pas à évaluer votre temps, vos ressources et vos priorités. Vous seul les connaissez. Quand vous réalisez que vous devez dire non, essayez cette méthode aussi respectueuse qu’efficace.

Élaboré par William Ury, médiateur connu mondialement et auteur du livre Comment dire non : savoir refuser sans offenser, ce cadre de travail peut s’appliquer à presque toutes les situations :

  1. Tout d’abord, reconnaissez la valeur de ce qu’on vous demande de faire, les intérêts de la personne qui vous le demande et remerciez-la de vous avoir approché.
  2. Si vous ne pouvez pas accepter la tâche, refusez-la en éclaircissant vos limites, sans entrer dans le détail.
  3. Trouvez une façon d’affermir votre relation avec la personne et évoquez des solutions possibles.

Par exemple, on vous demande de passer un document en revue, et vous voulez refuser cette tâche :

« Merci de me demander de participer à cette révision. Je sais que vous avez travaillé fort à l’élaboration de cet ouvrage et qu’il sera diffusé à grande échelle.

Malheureusement, j’ai d’autres engagements. Bien que cette tâche m’intéresse grandement en temps normal, je n’ai pas le temps qu’il faut en ce moment.

Je connais cependant d’autres personnes qui pourraient vous être utiles. Le site intranet de notre entreprise comporte des renseignements pertinents. Une telle travaille également sur un sujet semblable et pourrait être disponible. Je la rencontre cet après-midi et je lui en parlerai avec plaisir. »

Vous remarquerez que le fait de réfléchir avant d’accepter une tâche se révélera rentable. Vous réduirez au minimum les risques de surcharge, de retard ou, si vous respectez les échéances, d’épuisement professionnel.

Le travail deviendra plus gratifiant, et vous rétablirez l’équilibre vie-travail. N’oubliez pas que tout ce qui améliore la gestion de votre temps et de votre énergie au travail vous permettra d’accepter un plus grand nombre de tâches importantes pour vous.

Pouvez-vous? Pourriez-vous?

Oui, vous pouvez apprendre à refuser. Voici comment s’entraîner à faire des choix éclairés au travail :

  • Quelle partie de la journée êtes-vous habituellement plus productif? Réservez une heure de cette période pour éviter les courriels, les réunions ainsi que les appels – et exécutez des tâches précises. Voilà un excellent moyen de respecter vos engagements, d’optimiser vos méthodes de travail et votre carrière.
  • Prenez les invitations à une réunion comme une occasion de réfléchir. Si possible, sélectionnez celles que vous accepterez. Votre présence est-elle absolument nécessaire?
  • La générosité permet de tisser des liens positifs. Il n’y a rien de mal à réfléchir quand on vous demande de l’aide pour des tâches – petites, mais qui demandent du temps – qui ne font pas partie de votre travail. Celui qui vous demande de l’aide manque peut-être de motivation. Si vous acceptez d’aider, prévoyez du temps qui n’aura aucune incidence sur votre productivité.

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